Qu'est-ce Qu'une Geisha ? Exploration d'un Monde de Tradition

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Sous les traits délicats d’un maquillage immaculé et d’un kimono soigneusement ajusté se cache une figure emblématique de la culture japonaise : la geisha. Porteuse d’un héritage artistique pluriséculaire, elle incarne un raffinement rare, mêlant art de la conversation, danse, musique et traditions codifiées. Mais qui sont vraiment ces femmes qui, depuis des siècles, préservent l'art et la culture du Japon à travers leur métier ? Dans cette revue, découvrez la signification de Geisha. 

L'Étymologie du terme "Geisha"

Le mot "geisha" est composé de deux mots : "gei" (芸), signifiant "art" ou "performance", et "sha" (者), signifiant "personne". Ainsi, « geisha » est traduit par « personne de l'art ». Cette définition souligne leur rôle principal en tant qu'artistes dévoués à la maîtrise de divers arts traditionnels japonais, de la danse à la musique, en passant par la poésie et la cérémonie du thé. Si vous souhaitez en savoir plus sur la culture japonaise, consultez nos blogs dédiés.

Les racines historiques des Geishas

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La geisha trouve ses origines dans l'époque Heian (794-1185), où les artistes féminines étaient appelées pour divertir la noblesse. Cependant, la forme de geisha que nous connaissons aujourd'hui s'est véritablement développée à l'époque Edo (1603-1868). Ce fut une époque de prospérité où la culture urbaine a prospéré, favorisant la création de divers arts.

À l'origine, les geishas étaient des hommes, connus sous le nom de "taikomochi". Leur rôle consistait à divertir les invités à travers des récits, des chants et des danses. Ce n'est qu'au XVIIIᵉ siècle que les femmes ont pris le dessus dans cette profession, y apportant une élégance et une finesse qui représentent aujourd'hui l'image des geishas.

Quel est le rôle de la geisha ?

Figure emblématique de la culture japonaise, la geisha ou geiko dans certaines régions incarne l’élégance et la tradition. Son apparence raffinée, composée d’un maquillage soigneusement appliqué, d’un kimono en soie et d’une coiffure codifiée, s’inscrit dans un héritage esthétique précis. Véritable représentante du savoir-vivre nippon, elle accueille ses invités avec grâce et discrétion, offrant une atmosphère empreinte de respect et de beauté lors des rencontres artistiques et sociales.

Formée durant de longues années, la geisha excelle dans des disciplines variées. Elle pratique la danse, le chant, joue du shamisen et du taiko, et maîtrise l’art de la cérémonie du thé. Sa polyvalence s’étend à la poésie, la calligraphie et aux jeux traditionnels. Son aisance dans l’échange verbal témoigne d’une culture générale, indispensable à son statut. Pendant des siècles, elle fut aussi perçue comme un modèle d’élégance, influençant la mode japonaise par son allure soignée et son sens du détail.

L'évolution du métier de Geisha dans le monde moderne

Le nombre de geishas a considérablement diminué depuis l'époque Edo, passant de plusieurs dizaines de milliers à seulement quelques centaines aujourd'hui. Néanmoins, leur métier continue d'exister, principalement dans les quartiers traditionnels de Kyoto comme Gion et Pontocho . Aujourd'hui, les geishas sont souvent sollicitées pour des événements culturels, des réceptions privées, et même des apparitions médiatiques, ce qui a permis de maintenir en vie cette tradition unique.

De plus, l'intérêt international pour les geishas, renforcé par des livres, des films et des documentaires, a contribué à raviver l'intérêt pour cette profession. De jeunes femmes continuent de choisir ce chemin, fascinées par la beauté et l'élégance de cet art ancien.

La formation de la geisha

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Avant de devenir geisha, un long parcours initiatique attend les jeunes aspirantes. Cette formation exigeante débute généralement à l’âge de 15 ans, après l’école obligatoire. Le rêve de rejoindre une okiya, maison traditionnelle de geisha, se concrétise alors pour certaines. Durant environ cinq années, les apprenties, appelées maiko, sont immergées dans un monde régi par des codes précis et une discipline rigoureuse, reflet d’une tradition japonaise profondément ancrée.

Les maiko apprennent divers arts traditionnels et compétences, notamment :

  • la danse classique japonaise ;

  • la musique et le chant ;

  • la cérémonie du thé ;

  • la poésie et la littérature japonaise ;

  • l'art du maquillage, du port du kimono et de la gestuelle élégante ; et

  • l’art de la conversation raffinée et des bonnes manières. 

Accompagnant leur aînée, la geiko, dans ses prestations, elles découvrent progressivement les subtilités de ce métier réservé à une élite. De cette formation naît une figure unique, à la fois artiste accomplie, gardienne de traditions et figure discrète de la culture japonaise.

Le dress code des geishas

L'apparence d'une geisha est un mélange subtil de raffinement et de symbolisme, où chaque élément vestimentaire et capillaire joue un rôle essentiel. Le dress code des geishas n'est pas seulement une question de beauté, mais également un indicateur de leur statut, leur expérience et leur place dans la société japonaise traditionnelle.

Le maquillage, un signe distinctif

Le maquillage des geishas est un élément central de leur apparence. Un visage d’une blancheur éclatante, obtenu à partir de poudre de riz, contraste avec des touches vives de rouge sur les lèvres et les paupières. Ce maquillage, proche de celui des masques du théâtre Nô, confère à la geisha une allure théâtrale et intemporelle. Chaque détail, chaque touche de couleur, est un geste artistique qui reflète le rôle et la dignité de la geisha, tout en créant une image forte et mémorable.

La coiffure, entre symbolisme et tradition

Les coiffures des geishas sont tout aussi importantes que leur maquillage, servant à la fois de marque de beauté et de statut. Bien que souvent réalisées avec des perruques pour préserver les cheveux naturels, les coiffures sont extrêmement élaborées. Les jeunes maiko adoptent des styles colorés, ornés de peignes et de fleurs, symbolisant leur jeunesse et leur apprentissage. En revanche, les geishas plus expérimentées portent des coiffures plus sobres, signifiant leur maturité et leur expertise dans l'art de la geisha.

La tenue, reflet de l’expérience

Le kimono des geishas n’est pas seulement un vêtement, c’est une œuvre d’art, un reflet de leur rang et de leur expérience. Les maiko, encore en apprentissage, portent des kimonos colorés avec des ceintures (obi) larges et voyantes. Les geishas plus âgées, quant à elles, optent pour des tenues plus discrètes avec des motifs plus sobres. Chaque élément de leur tenue, y compris les sandales en bois (geta) et la couleur des lanières, indique un aspect de leur statut, contribuant à maintenir l’équilibre et la hiérarchie au sein de la communauté.

Où trouver des geishas et quel est leur tarif ?

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Les geishas et maikos sont principalement présentes à Kyoto, dans les quartiers traditionnels appelés hanamachi, tels que Gion, Pontochō, Kamishichiken et Miyagawachō. Ces lieux sont des centres où l’art de la geisha perdure, et où il est possible de les voir lors de leur passage entre les maisons de thé, les restaurants ou les hôtels. Il est également possible de les apercevoir en se promenant à Gion, surtout en soirée, lorsque les geishas se rendent à leurs rendez-vous.

Le coût des services d’une geisha peut être assez élevé. Pour assister à un spectacle, les prix varient entre 2000 et 8 000 yens, tandis qu’une prestation privée peut coûter jusqu’à trois fois plus. Ces prestations, souvent réservées par des contacts privilégiés, offrent un moment unique et mémorable, riche en art et en traditions. Les performances publiques ou touristiques offrent une alternative moins coûteuse pour découvrir cet univers fascinant, aussi accessible dans d’autres villes comme Tokyo, à Asakusa, Shimbashi ou Kagurazaka.

Les geishas sont-elles des prostituées ?

Il existe habituellement une confusion entre le métier de geisha et celui de prostituée, particulièrement dans l’esprit des Occidentaux. Toutefois, depuis le 18e siècle, cette idée est erronée et n’a aucun fondement dans la profession de geisha. Si certaines géishas fréquentaient autrefois les mêmes quartiers de plaisir, les kagai, où elles se retrouvaient aux côtés des courtisanes, cela ne signifiait pas qu’elles exerçaient la prostitution. Bien que des faveurs sexuelles aient été occasionnellement offertes à l'époque d'Edo, elles étaient largement exclues du métier.

Les perceptions erronées ont été exacerbées par la littérature et le cinéma, notamment des œuvres comme Mémoires d'une geisha. Dans la société actuelle, la prostitution n’a plus aucun lien avec la profession de geisha. Ces dernières sont aujourd’hui considérées comme des artistes respectées, spécialisées dans les arts traditionnels japonais, loin de toute implication dans des activités sexuelles.

Conclusion

Les geishas sont bien plus que des symboles culturels ou des personnages de fiction. Elles sont les gardiennes vivantes de traditions séculaires qui continuent d'enrichir la culture japonaise. À travers leur art, elles perpétuent des pratiques qui remontent à des siècles, tout en s'adaptant aux réalités du monde moderne.